« Tullia ? C'est qui elle ? » « C'est moi. » « Tu es nouvelle ? » « Euh... Non, en fait on est dans la même classe depuis la primaire. »  Mon enfance ? Vous voulez vraiment savoir comment s'est passé mon enfance ? D'accord. Et bien, comme toutes les autres personnes de mon âge à l'époque. J'ai eu une enfance banale. Prendre son petit déjeuner en regardant Dora L'Exploratrice, faire des dessins à l'école, après avoir mangé une petite sieste, de nouveau l'école avant de rentrer à la maison pour goûter en regardant la télé. Bon après avec l'âge, c'était Bob L'éponge et encore après c'était les clips. Toujours les même petits rituels et toujours les mêmes personnes qui m'ignoraient... Tout le monde en fait. Je n'ai pas eu une enfance très facile, certes je connaissais pas mal de monde à Buenos Aires mais, ce n'était pas pour ça que j'étais effacée de tous. Je n'ai jamais compris pourquoi d'ailleurs, je n'étais pas  méchante avec personne, jamais je n'ai dévoilé un secret que quelqu'un m'avais confié ou que j'avais entendue. « Regardez, la blondinette passe encore sa journée toute seule. » C'est vrai que la plupart du temps je passais mes journées toute seule, pratiquement personne ne voulait passer un peu de temps avec moi. Je ne leur demandais pas d'être mon ami pour la vie, je voulais seulement parler un peu et passer un peu de temps avec quelqu'un qui m'appréciait vraiment. Mais je n'ai pas eu cette chance. « Salut je m'appelle Tullia, j'habite jusqu'à côté de chez toi. » « Salut, moi c'est Sierra. » Jusqu'à ce que cette fille arrive dans la ville pendant les vacances d'été. Cette fille dont je ne connaissais pas le prénom est venu emménager jusqu'à côté de chez moi et je suis allée l’accueillir comme il se doit. Durant toute ces vacances d'été, on passait des journées entières chez elle ou même chez moi. Quelque chose en moi avait changé, mais je n'arrivais pas à distinguer ce que c'était, quelque chose de joyeux, comme si je m'envolais de mes propres ailes. Jamais je n'avais ressentit ça avant. Jamais je n'avais connu ce sentiment-là. Ce sentiment.. Le sentiment d'être heureuse, de m'amuser, de rigoler... Le sentiment d'être aimé par une personne de mon âge. Et comme on le dit souvent. Toutes les bonnes choses ont une fin. Arrivée à la rentrée scolaire, je n'ai plus passé une seule journée avec elle.. Pourquoi ? Aujourd'hui encore, je n'ai pas la réponse.

« Tullia. Tullia. Dites-nous quelque chose à propos de votre nouveau film. Tullia. S'il vous plaît. » « Mouvementer» Encore et toujours ces paparazzis qui veulent un nouveau scoop sur moi, comme tous les jours en fait. Là, vous ne comprenez plus rien, n'est-ce pas ? Je vais vous expliquer. Quand j'ai eu 18 ans, j'ai quitté la terre de Buenos Aires pour partir aux Etats-Unis, pour avoir une chance de réaliser un de mes rêves. Pour devenir actrice et être connu dans le monde entier. Et vous savez quoi ? J'ai réussi. Depuis que je suis arrivée à Hollywood, ma vie n'a jamais été aussi parfaite qu'aujourd'hui ! J'ai tout pour être heureuse. Une villa de rêve, des fans uniques, un métier formidable et un petit copain en or. « Tul' ? Réveille toi ma puce. Je t'ai apporté le petit déjeuner. » »« Oh merci mon amour. Tu es adorable. »[/color] C'est assez rare ces matins comme celui-là. On ne se voient pas si souvent que ça à cause de nos emplois du temps respectif. Mais on arrive quand même à trouver un peu de temps pour nous. De temps en temps, on se parle via Skype quand un de nous est à l'autre bout du monde et j'en profite souvent pour aller sur twitter. D'ailleurs, j'ai remarqué que mes fans m'appeler Bambi et je ne sais pas pourquoi. Une fois je leur est demandé et ils m'ont tout simplement répondu qu'ils trouvaient sa mignon et que ça m'allais très bien. « Tullia, ma chérie. Je t'en supplie, fais un petit break dans ta carrière et vient nous voir. Tu nous manques énormément. » Ca c'est un des discours de ma mère quand elle m'a téléphoné deux jours avant que je rentre à Buenos Aires. Vu que je suis une jeune fille bien éduquée j'ai accepté de revenir. Non je déconne. En fait, je n'ai pas du tout envie de retourner là-bas. A quoi ça va servir ? Soit tout le monde va encore m'ignorer ou soit mes ennemis deviendront mes amis. Je verrais bien quand j'arriverais à destination, mais j'y vais la boule au ventre.

« Tullia. Tullia. Tu te souviens de moi ? On était dans la même classe pendant des années. » « Tullia. Et moi, j'étais ta meilleure amie depuis la primaire et je le suis toujours. » Oui je confirme, je suis bien de retour à Buenos Aires. J'ai quitté Hollywood tôt ce matin et me voilà dans l'aéroport de Buenos Aires, ma ville natale, là où j'ai grandi. Je me croirais limite à Hollywood avec toutes ces personnes qui hurlent mon prénom et c'est flash éblouissant. Sauf qu'eux, je les connais pratiquement tous. D'accord, je ne les aime peut-être pas mais, ce n'est pas pour ça que je ne leur signe pas d'autographes et que je ne pose pas pour les photos avec eux. Tout en gardant le sourire j'essayais de me frayer un chemin dans l'aéroport pour pouvoir atteindre la sortie où mes parents doivent m'attendre impatiemment. J'aurais peut-être dû accepter qu'un de mes gardes du corps m'accompagne jusqu'ici, mais ça aurait pas plus à mes parents. En regardant bien tout autour de moi, je voyais toutes les personnes que m'ignorai quand j'étais petite, mais il n'y avait pas celle que je voulais voir, Sierra. C'est bien ce que je disais, mes ennemis essayeront de devenir mes amis. « Maman ! Papa ! Ce que je suis heureuse de vous revoir. » « Oh ma chérie. Tu nous as tellement manqué ! » « Moi aussi vous m'avez manqués » Derrière mon dos je pouvais encore entendre des centaines de personnes criez et prendre plein de photos. Mais je m'en fichais complètement, tout ce que je voulais c'était de rattraper le temps perdu avec mes parents. Même si je ne voulais pas du tout revenir ici et l'idée ne m'enchante toujours pas. J'ai dû mal à dire ça mais, bienvenue chez moi, je suis de retour dans la ville où je ne voulais plus mettre les pieds.

Me voilà de nouveau dans ma chambre où j'ai passé de longs moments. Je sais ce que vous dites, je suis née sur l'île de Cuba et pourtant j'ai passé toute mon enfance à Buenos Aires. Tout simplement parce que ma mère à accoucher pendant qu'elle était partie en vacances à La Havane, donc je suis à moitié Havanaise, mais sans l'être. Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai accepté de revenir ici, ça va me faire plus mal qu'autre chose. Un break dans ma carrière.. Moi Tullia Zenaide fait un break dans sa carrière d'actrice pour faire plaisir à ses parents.. Je sens que je vais le regretter.