Il y a des choses dans la vie que nous ne comprendrons jamais. Pourtant nous continuons à chercher des explications. Est-ce le destin qui nous a menés ici ? La chance ? La malchance ? A vrai dire, je n'en sais trop rien. Et je ne sais pas pourquoi j'écris aujourd'hui dans ce carnet. Peut-être parce que ma mère adoptive me l'a conseillé ? Ou parce que beaucoup de fille de mon âge le font ?
Non je ne le fais pas pour ça. Je n'ai jamais été une suiveuse. Ni une meneuse d'ailleurs. Et c'est surement pour cela que personne ne m'a jamais vraiment compris. Peut-être qu'après avoir lu cela, certaines personnes y verront plus clair. Mais je ne pense pas. Car la raison qui fait que je suis comme je suis, celle qui a dicté ma vie, ne vous est jamais arriver et même narré dans ces courtes lignes, vous aurez du mal à l’accepter et à me croire. Je sais bien que c'est dangereux. Personne ne le sait, et personne ne doit le savoir. Mais passons.
J'ai eu la chance de tomber dans une famille aimante qui n’attendait qu'une chose pour parfaire leur bonheur : un enfant. Voilà donc comment je pointe mon nez. Mes parents ont un boulot qui leur permet de gagner pas mal d'argent et je n'ai jamais manqué de rien. J'avoue avoir longtemps été une petite princesse capricieuse. Mes parents ne me refusaient rien, j'étais leur "star". Mais cette éducation ne m'a pas fait avoir que des amis. Même moi, aujourd'hui, je ne me serai pas supporté petite. Mais quelques petits problèmes sont advenus lors de mon enfance.
Aux alentours de mes neufs ans, mon père a commencé à boire suite au renvoi de son boulot. Dernier que je ne connaissais pas encore à cet âge. Je savais seulement que ma mère exerçait le même et que ce dernier lui demandait plus de temps. Le renvoi de mon père a occasionné un revenu en moins et pour pouvoir garder le même train de vie, ma mère à travailler d'arrache-pied. Tout cela à durer jusqu'à mes huit ans.
Vous vous demandé surement ce que mes parents pouvait bien exercer comme métier. Vous avez déjà vu les films d’agent secret ? C’est exactement ça. Mes parents travaillaient sous couverture dans divers enquêtes. Je ne savais pas lesquels, je ne savais pas comment, je ne savais pas quoi. Je ne devais pas être au courant, je ne devais pas être impliqué, j’aurai pu être tué. Je n’ai donc pas connu l’amour véritable de deux parents. Ils devaient en permanence me cacher, comme s’il avait honte.
Durant ces quelques années, je ne voyais presque plus ma mère, mon père enchainais les cuites et leur couple battait de l'aile. Un soir, ma mère est rentrée plus tôt et m'a déposé chez ma tante pour qu'elle aille manger avec mon père pour mettre certaines choses au clair. Ils sont partie en voiture, me laissant seule avec ma tante et mes cousines. Ayant cours le lendemain, je n'ai pas veillé très tard et je suis partie me coucher rapidement. Ce n'est que le lendemain que j'ai appris que mes parents n'étaient jamais revenus. Ils avaient eu un accident de voiture et ne s'en étaient pas sortis.
Je vous passe les détails tristes de l'histoire. Pour faire bref, je suis rapidement tomber dans une sorte de dépression et j'ai été placé dans un foyer assez spécial jusqu'à mes 16 ans. C'est là-bas que j'ai forgé ma nouvelle personnalité et que j'ai finis par sortir de la dépression dans laquelle j'avais sombré.
Pour vous expliquer les méthodes de ce foyer, on peut voir 3 buts : changer de personnalité, changer de physique, apprendre à se défendre dans des situations d’urgence ou si on finit par nous retrouver. J’avais gardé la chose la plus précieuse de mes parents, et la chose la plus recherché. Dans mon collier, que je ne quittais jamais, se cachait une puce contenant tous les dossiers, toutes les photos, tout le travail de mon père et de ma mère. Je devais le défendre. Ma vie en foyer était proche de la tyrannie, entrainement tous les jours, cours intensif pour avoir un bon niveau, bref une dictature. Tout n'a pas été rose là-bas. L'environnement y était très strict et je n'avais pas vraiment de temps pour moi. Pour vous expliquer vaguement, je suis ressortis complètement changer de cet internat. J'avais trouvé de nouvelles passions, une nouvelle facette de moi. Finit la Lily pleurnicheuse et enfantine. A seize ans à peine, j'étais devenue un bout de jeune femme transformé.
J’ai été placé dans pleins de famille d’accueil de mes 16 ans à mes 18 ans. Je n’arrêtais pas de faire des bourdes, j’oubliais mon prénom de substitution, je parlais de l’internat sans m’en rendre compte. Enfin bref, une vrai calamité. Aujourd’hui encore, j’ai du mal à me rappeler de mon nom de famille et de l’histoire que l’on m’a inventé. Pour le prénom, j’ai finis par trouver une solution. A chaque fois que je changeai, je trouvais un prénom dont le diminutif pouvait être Lily. Lily, Amélie, Haily, et aujourd’hui, Emilie. Ma dernière famille d’accueil a été merveilleuse. Je ne pourrais jamais remercier pour leur grande hospitalité. J'ai eu la chance de tomber dans une famille qui avait une fille. Presque le même âge que moi, avec qui je m’entends vraiment très bien. Elle est en quelque sorte, la sœur que je n'ai jamais eue.
Aujourd’hui, j’ai déménagé depuis quelques mois à Buenos Aires. Une nouvelle vie dont j’étais la seule actrice. Toujours des mensonges, mais je pouvais parler d’un véritable passé, celle de ma dernière famille d’accueil. Je ne comptais pas me tromper, je voulais garder cette vie. Mais vous comprendrez bien que, je dois absolument partir quelques jours chaque moi dans le foyer où j’étais ou la base des agents, pour qu’ils gardent une emprise sur moi. A cause d’eux, je n’ai jamais ressentis ce sentiment d’amour. Celui d’attachement, d’amitié ne pose aucun problème, mais le plus fort d’entre eux a été annihiler volontairement par leur exercice et leurs mises en situation. Maintenant que je prends ma vie en main, j’aimerai suivre mon propre chemin. Être moi-même et non le fruit de leur magouille.